Hier soir, j'étais assise devant ma fenêtre. La nuit était tombée et une étoile était visible.
Ton visage est apparu. Hey, bonjour !
Ce matin, j'ai réalisé que c'est aujourd'hui ton anniversaire. Voici un texte que j'ai écrit pour toi il y a quelques mois. Bien sûr, tu n'es plus de ce monde, en même temps, je te sens proche de moi.
Homme paysan, enfant de la terre
Ton jardin est comme ton cœur
Tu aimes nous le montrer
Les poires, les haricots verts, les citrouilles
Les carottes, les patates, les tomates
Tu as surveillé leur croissance
Pris soin de les arroser, les bichonner
Leur parlais-tu même ?
Ta mère était la terre
Ton père était Dieu
Tu préférais ta mère à ton père ?
Tes vrais parents étaient-ils sombres et rugueux ?
Ta grande sœur était aimante
Mais les autres y voyaient la honte
Devant la mort tu étais si triste
Toi qui toute ta vie a cherché à égayer le monde
Manger, danser, jouer, boire et aimer
Taquiner parfois aussi
Tu pleurais et rien ne pouvait t’arrêter
Ton âme alors est devenue visible
Sereine, les valises prêtes pour le grand voyage du retour
Attendant patiemment que tu fasses tes adieux
Ton premier amour était un ange
Qui elle n’avait pas assez pris racine dans la vie
Tu as essayé, vainement, désespérément de la retenir
Et elle est partie dans un souffle
Laissant trois filles dans tes bras de papa
Tu partages leurs joies enfantines
Leur fait des surprises, des cadeaux
Les difficultés de la vie parfois te rattrapent
Le travail est pour toi un salut
Jardinier, ouvrier, facteur, cuisinier
En équipe, ton énergie est bienvenue
Confiant, tu ne vois pas toujours les pièges
Et tu repars après les échecs sans amertume
Plus tard tu rencontres une femme de chair
Dans ses bras tu renais
Plus de sérénité, de tranquillité
…Moins de liberté
Tu acceptes
Tu as tenté de retenir ta fille aînée
Elle est partie sans te quitter
La relation pendant quelques années
Sera étrange
Tu aimes le chocolat, le vin
Les femmes, le sexe
Parfois tes désirs t’ont égaré
Quand le désespoir menaçait de se faire voir
Toujours tu as retrouvé ton chemin
Quand ton premier petit fils est né
Tu étais si joyeux que tous les enfants de la maternité
On entendu ton chant d’arrière grand-père heureux
Comme les fées d’antan
Tu l’as pris dans tes bras et béni de ton amour
De jardinier
Quand nous t’avons dit au revoir
Dans l’église de La Verrie pleine
L’enfant en moi s’est adressé à Dieu
Pour parler de toi comme d’un soleil
Tu nous as quittés nettoyé de tes souffrances
Tu les avais mis en terre
Et transformé en vie
Merci